Shanghai d'antan
Au
programme de la journée : la vieille ville, du moins ce qui n’a pas encore
été rasé pour laisser place aux gratte-ciels. Pour commencer, nous nous mettons
à la recherche d’un bout d’ancien mur de fortification. Sur le chemin, nous
tombons sur un petit joyau de la vie à Shanghai, un morceau de ville animé par
un marché dans toutes les ruelles, où on peut facilement s’imaginer en 1930.
Nicolas a l’impression d’être en plein reportage documentaire ! Surtout
des produits frais, parfois un peu trop (des poules décapitées sur une bûche
devant l’acheteur) ; de la viande et du poisson qui sèchent, pendus aux
fils électriques à côté du linge ; des couettes qui bronzent sur des
chaises longues ; … Notre sens de l’aventure se limite à la pâtisserie,
pas franchement à notre goût en Chine, mais nous nous laissons tenter par un
petit assortiment de biscuits en tout genre vendus dans la rue, puis nous y
retournons illico pour acheter en quantité plus conséquente, qui l’eût cru ?!
Ensuite notre parcours croise un temple, dont une entrée donne sur une sorte de salle d’arcade, pas la bonne entrée décidément ! Dans la cour, plusieurs personnes enfument l’espace par des dizaines de bâtons d’encens (et pas des petits !) chacun, en priant devant la grande salle en face, dont les portes ouvertes dévoilent des statues de dieux. Un temple tout en fines menuiseries bois laquées et enduit rouge, baigné dans une lumière éblouissante, avec les gratte-ciels au loin. Le mur de fortification est adjacent au temple, et n’a finalement pas tellement d’autre intérêt que celui de nous avoir fait découvrir plusieurs merveilles sur son chemin.
Non loin devrait se trouver un marché aux oiseaux, ce qui promet d’être intéressant, connaissant les bizarreries chinoises. Mais à défaut de l’avoir trouvé, nous trouvons un marché aux puces qui envahit les rues ! Bon, c’est plutôt un attrape-touristes qui tente de vendre des objets « anciens » couverts de poussière au prix d’une antiquité, mais après des mois d’entraînement, nous négocions nos emplettes à des prix plus ou moins raisonnables.
Après une pause déjeuner bien méritée et bien bonne, nous arrivons enfin dans un quartier de la vraie ville ancienne, pas encore lifté ou rasé, même si les tours de logement voisines à 40 étages laissent présager son avenir. Nous parcourons ses ruelles, où vit encore une population sans le confort moderne, en apparence. Les shikumen sont ici authentiques, en tout cas.
Pour
finir la journée, nous nous dirigeons vers la rue la plus ancienne de Shanghai,
d’après nos guides. Le tracé est peut-être d’origine, mais ça paraît être le
seul élément du quartier qui le soit, désormais transformé en immeubles « traditionnels »
impeccables qui abritent une infinité de boutiques de souvenirs de toutes
sortes, inondées de hordes de touristes. Nous y trouvons un parc à visiter,
très agréable surprise avec ses chemins labyrinthiques, ses plans d’eau
apaisants, ses chats errants trop mimi, ses pavillons zen, ses portes aux
formes intrigantes. Une journée pleine de rebondissements inattendus !
ALBUM PHOTO : Shanghai: vieille ville